- mascaret
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• masquaret 1552; mot gasc. « bœuf tacheté », de mascara « mâchurer, tacheter »♦ Longue vague déferlante produite dans certains estuaires par la rencontre du flux et du reflux. Le mascaret de la Gironde. ⇒ barre.mascaretn. m. Haute vague qui remonte certains fleuves au moment de la marée montante.⇒MASCARET, subst. masc.Vague déferlante produite dans certains estuaires par la rencontre du courant descendant du fleuve et du flot montant de la mer. [Le] mascaret qui remonte la Seine au Vieux-Port (VIALAR, Carambouille, 1949, p.240):• ♦ Le mascaret est une vague énorme qu'engendre le flot et qui, à certaines époques, remonte les fleuves avec une vitesse considérable et dangereuse. On l'appelle différemment suivant les cours d'eau: c'est le mascaret (Dordogne), le mascarin (Vilaine), la barre (Seine), etc.BOURDE, Trav. publ., 1929, p.197.[A propos d'une crue] À cinq milles vers le sud, un haut et large mascaret dévalait sur la campagne, qui se changeait en océan. (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p.211).— P. métaph. et au fig. Synon. raz de marée. Instantanément, avait monté en lui tout un flot de sentiments louables. Que dis-je, un flot?... Un mascaret! Oui, un mascaret aux eaux lourdes, charriant trente-six choses à la fois: la reconnaissance d'avoir été aimé, l'horreur d'avoir été injuste (COURTELINE, Linottes, 1912, II, p.30). Impossible de résister au mascaret populaire, quand il atteint ces proportions (L. DAUDET, Police pol., 1934, p.114).Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1552 masquaret (Document Archives de la Gironde 38, 71 ds DAG.). Empr. au gasc. mascaret adj. «barbouillé», employé comme subst. au sens de «boeuf dont la face est tachetée de noir, de blanc, de gris» (dér. de mascar adj. «tacheté de noir», issu d'un préindo-européen maskaro-, lui-même dér. de la racine mask- (cf. mâchurer) v. FEW t. 6, 1, p.438a et 439b, note 11), p. compar. des flots avec le mouvement ondulant des bovins quand ils courent. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp.261-262.
mascaret [maskaʀɛ] n. m.ÉTYM. 1580; mot gascon « bœuf tacheté », dér. de mascara « mâchurer, tacheter », par une métaphore sur l'état de l'eau brouillée, salie (Guiraud), plutôt que par allus. à un bœuf bondissant (explication traditionnelle).❖1 Longue vague déferlante produite dans certains estuaires par la rencontre du flux et du reflux. || Le mascaret de la Gironde, de la Seine, de l'Amazone… (⇒ Fleuve). || Le mascaret (⇒ Barre) se forme en avant du courant de flot. ⇒ Flot (cit. 9), raz. || Franchir le mascaret.1 Ils s'arrangeaient pour être sur le pont, vers les cinq heures, afin de ne pas manquer le mascaret. C'est, au moment de la marée, une grande masse d'eau qui remonte avec impétuosité la Garonne, et, refluant contre la descente du fleuve, y développe une longue frange d'écume blanche sur l'eau bourbeuse.Émile Henriot, Aricie Brun, V.♦ Par comparaison :2 Ce fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars (…) Villes renversées, forêts déracinées, rivages dévastés par des montagnes d'eau qui se précipitaient comme des mascarets, navires jetés à la côte (…)J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 2.2 Littér. Déferlement violent, raz de marée. || Un mascaret de feu (G. Duhamel, Récits des temps de guerre, I, p. 73). — Fig. || Un mascaret de sottise et d'ignorance (→ Évertuer, cit. 7).
Encyclopédie Universelle. 2012.